Les mots inutiles - Par Naim KAMAL
Dis un peu Khalil*, qu’est-ce qui t’as pris de nous fausser compagnie comme ça ? Non pas sans prévenir, tu es trop poli pour ça, mais tu l’as fait tout de même.
A qui vais-je désormais soumettre mes articles sensibles pour appréciation ? Parfois tu me suggérais une tournure à modifier, une formulation à modérer, chaque fois je t’écoutais, parce que tu étais d’un avis sûr et désintéressé.
Le lecteur me passera le ton personnel de ces mots inutiles, mais je n’ai pas d’autres vocables pour t’atteindre là où tu es, certainement enfin en paix, parce que hypersensible ici-bas, tu réagissais sans avoir l’air d’y toucher à tout ce qui ne t’indifférait pas. Ça ne veut pas dire que tu ne pouvais pas être carnassier. Oh ! que Si.
Deux nuits avant que tu ne te livres âme et bagages à ton Seigneur, je te regardais dans la solitude de tes souffrances, lutter silencieusement contre la douleur.
Ne sachant quoi dire, j’ai osé un ‘’ça va passer Khalil’’. Lentement, tu as tourné vers moi ton regard fané par le combat contre la maladie et de ta voie faible et cassée tu m’as envoyé ton ultime vanne : ‘’tu penses…’’.Â
Il n’y avait pas dans tes yeux fatigués la brillance habituelle à ce genre de réplique, mais je la devinais, bouffée par le crabe. J’ai encaissé, et effrontément j’ai répondu : ‘’Oui, je pense’’, parce que comme toi j’ai la foi, et comme toi quelques jours auparavant, je voulais croire au miracle.
Tout au long, finalement de ta courte maladie, tu étais entouré de tes amis et de tes connaissances, ceux qui t’aimaient, t’appréciaient ou t’admiraient, et même ceux qui… enfin, tu vois ce que je veux dire.
Mais pour tes derniers instants, la Toute Puissance n’a voulu à tes cotés pour recevoir ton ultime souffle que les êtres qui te sont les plus chers, ton épouse Najat et ta fille Rhita.Â
A Dieu nous sommes et à Lui nous retournons
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