Le football marocain, un hymne a la double culture - Par Abdelhak ZEGRARI
La planète entière a découvert une vaillante équipe et s’est prise de sympathie pour elle du début jusqu’à la fin ; poussée par un engouement populaire sans précédent, cette équipe a prouvé qu’avec du talent, du cœur, de la solidarité et du génie organisationnel, on pouvait renverser les grosses cylindrées du foot mondial au palmarès bien plus clinquant.
La diaspora marocaine est présente à 80% en Europe, et on peut dire qu’aujourd’hui, presque toutes les ménages ont un membre de la famille à l’étranger ; d’où l’engouement pour cette équipe qu’ils perçoivent comme l’étendard d’une identité transnationale.
L’émerveillement était à son comble, et dès le premier « exploit », comme si elles s’étaient donné le mot, toutes les rédactions sportives se demandaient jusqu’où ira cette équipe ; elle est composée de jeunes nationaux formés au pays et des cracks opérant dans des clubs européens de haut standing, entrainée par un homme atypique : c’est gagneur, qui va fédérer autour d’un projet de jeu tout ce beau monde, en insistant sur l’aspect tactique de ce genre de tournoi d’une part, et le respect de certaines valeurs, de l’autre.
Et c’est le premier coup d’éclat de cette compétition, on tenait l’homme de la situation. La leçon a été visiblement retenue. Le talent était là depuis des décennies, ne restait plus qu’à créer une alchimie entre jeunes du cru, et « joueurs marocains du Monde » ; les stars allaient rugir d’enthousiasme et les lionceaux se  révéler au grand jour, attisant la convoitise des plus grands clubs européens.
Ces binationaux, pièce maitresse de l’expédition évoluent pour la plupart dans des top- clubs européens, auraient pu jouer pour leur pays d’accueil, mais  ont opté pour la bannière rouge à étoile verte, celle du  pays de leurs parents, un pays où ils ne sont pas nés et dont ils ne parlent pas la langue comme certains le voudraient…
Eux dont les parents ont peut-être connu ou entendu parler de la première grande star de l’histoire du football, Larbi Benbarek, un Marocain décrété français. Passé par l’Olympique de Marseille, le Stade Français et l’Atletico Madrid, celui que la presse surnomme "la perle noire" porte le maillot tricolore de 1938 à 1954.
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