Comment sauver la Francophonie ? - Par Aziz BOUCETTA
La francophonie est de moins en moins visible et encore moins audible, en dépit de la Francophonie qui s’est réunie en weekend, en conclave, en Tunisie. Pour les derniers usagers de cette belle langue, il est temps de comprendre et d’admettre que le français est une culture bien trop sérieuse pour être laissée, aux fins de sa protection, à la seule influence française.
En effet, c’est sous la présidence Macron que cette organisation a été « confiée » à une dame, ancienne ministre des Affaires étrangères d’un pays qui a brutalement renoncé au français comme langue nationale, le Rwanda. Mme Louise Mushikiwabo est donc élue, avec l’adoubement du président français, désireux d’apaiser le contentieux avec le Rwanda, sacrifiant donc le français et la Francophonie sur l’autel de la diplomatie française. Or, le français est la langue choisie par des dizaines de millions de personnes qui n’ont que faire des intérêts français… Lorsque la politique s’immisce dans la culture, la politique n’en est pas grandie, mais la culture faiblit.
A l’inverse de cette qualification quelque peu guerrière donnée par Kateb Yacine au français, « un butin de guerre », cette langue est un legs pacifique d’une histoire partagée, sur le socle de laquelle un grand espace de francophonie culturelle est né, devenant plus tard le territoire de la Francophonie politique. L’expansion ayant été favorisée par les guerres et les colonisations, le legs francophone subsiste aujourd’hui dans deux grandes zones géographiques, le Nord et le Sud.
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