Faut-il avoir peur pour le Sénégal ? - Par Mustapha SEHIMI
Cet article, actualisé, a été écrit et publié le 21 mai 2023. Dix jours avant la condamnation à la prison de l’opposant Ousmane Sanko, accusé de viols, à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse", compromettant encore davantage sa candidature à la présidentielle de 2024 dans un contexte de vives tensions. Les affrontements qui s’en ont suivi entre ses partisans et les forces de l’ordre ont fait officiellement 16 morts, 19 selon l’opposition, et énormément de dégâts matériels visibles et invisibles.
Ils ont également donné lieu à plus de 500 arrestations et si l’on ne connait pas exactement le nombre des blessés, la Croix Rouge sénégalaise a annoncé avoir secouru 357 manifestants blessés, dont une femme enceinte et 36 éléments des forces de défense et de sécurité, dont 78 cas de blessures graves évacuées vers les structures de santé.
Ces évènements sont venus confirmer les craintes exprimées dans le titre de l’article : Faut-il avoir peur pour le Sénégal ?
Depuis, la situation s’est quelque peu calmée, mais la tension persiste sur fond d’élection présidentielle, l’opposition soupçonnant le président sortant de vouloir rempiler pour un troisième mandat que la Constitution interdit. M. Sanko, crie au complot pour l’empêcher de se présenter en sérieux challenger de Macky Sall, et se déclare séquestré à son domicile à Dakar quadrillé par les forces de l’ordre.
Les Sénégalais essayent de reprendre leur train quotidien, mais le Sénégal vit dans l’angoisse et la peur de lendemains qui ne chantent pas.
Deux manifestations prévues pour le 9 et 10 juin, l’accès à internet a été réduit, consultas sénégalais à l’étranger fermés, des appels au dialogue qui se multiplient, autant d’évènements qui nous font dire une fois de plus : Faut-il avoir peur pour le Sénégal, un pays à part dans cette Afrique de l’ouest où les déchirements accentuent chaque jours un peu plus la descente aux abîmes.
Déjà à Ziguinchor
Ziguinchor dans le sud du Sénégal, Chef-lieu de la Casamance, où s'était réfugié avant son procès l’opposant et potentiel candidat à la présidentielle de février 2024, Ousmane Sanko, une sorte de Thomas Sankara qui a le vent en poupe auprès des jeunes, a donné le ton de ce qui allait suivre.
Elle a été la première à entrer en effervescence, proie à des affrontements entre forces de l'ordre et partisans de celui qui est également maire de la ville.
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