La corruption, la CGEM et l’insoutenable légèreté de l’être - Par Ali BOUALLOU
Suite à ma participation à un échange houleux où la vérité de certains devait s’imposer à celle des autres, avec force et vigueur, et où les règles élémentaires du débat n’étaient nullement respectées, je me devais d’écrire ces quelques mots pour défendre ma vérité, du moins du moment, et qui est loin d’être la vérité suprême.
Il s’agit de la fatalité qu’entoure le sujet tabou de la corruption au Maroc et du tableau noir qui s’en dresse en conséquence. Pour une bonne majorité des participants à cet échange, la corruption s’aggrave de jour en jour au Maroc. C’est ainsi et il n’en sera jamais autrement...
Comment ne pas réagir à ces propos fatalistes qui ne donnent nullement le droit à la volonté et l’intelligence humaine et qui décident ainsi, à l’avance, du destin des futures générations ?
Certains marocains et non-marocains vivant au Maroc, nantis pour la plupart, qualifient le Maroc de pays corrompu qu’éviterait certaines entreprises étrangères à cause d’une corruption endémique.
Force est de constater que les chiffres des Investissements Directs Étrangers (IDE) consacrés au Maroc augmentent d’année en année et contredisent manifestement cette assertion.
Aussi, les constructeurs allemands d’automobile, pour citer cet exemple mentionné pendant l’échange, ne sont pas au Maroc non pas à cause de la corruption, comme certains affirment avec arrogance, mais bien à cause de leur virage à 180° vers les voitures électriques.
Il n’est pas permis d’oublier, surtout ceux qui prétendent avoir accédé à la vérité avant l’heure, que l’innovation en matière de technologies bas carbone liées à la mobilité implique des matières premières dont ne dispose pas encore le Maroc, mais passons car l’avenir nous réserve de bien belles annonces.
Nul ne peut nier les efforts du Maroc pour lutter contre ce fléau qui ronge le pays et qui dépend plus de la morale et de la conscience des corrompus versus corrupteurs que d’un quelconque manque de lois répressives ou de volonté au plus haut sommet de l’Etat.
Le problème de la corruption que subissent, et favorisent, certaines entreprises au Maroc résulte plutôt de leur résignation face à ce phénomène. Certains dirigeants d’entreprises se complaisent à dire, sans apporter une démonstration convaincante, que s’ils arrêtent le jeu de la corruption-pour-service-rendu, leurs affaires pourraient s’arrêter du jour au lendemain !!
Pour ces mêmes entreprises, il est plus simple de soudoyer que de dénoncer : soudoyer permet de maintenir des emplois et des revenus pour la survie, la compétitivité et le développement. Par contre dénoncer, acte éminemment civique, pourrait faire basculer l’entreprise dans une spirale infernale !
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