Le bijou comme un bisou #67 les légendes du diamant
Le diamant est royal et devient l’apanage exclusif des plus puissants et ce sera vrai jusqu’au XVe siècle. En 1270 les ordonnances du roi Saint Louis interdisent mĂŞme aux femmes, princesses ou roturières de porter des pierres prĂ©cieuses et donc des diamants.Â
Bref, jusqu’au XVème siècle en Occident, le port du diamant était réservé aux hommes de lignées royales qui les portent parfois sur leurs armures en témoignage de leur richesse et de leur puissance. Le symbole de pouvoir et de force est donc intimement lié au pouvoir guerrier et c’est peut-être encore cette croyance enracinée qui amènera Napoléon Bonaparte à faire sertir le Régent sur son épée de parade en 1803, son épée de sacre en 1804, puis le pommeau du glaive impérial en 1812.
Sur le chapitre de l’amour, on croyait dès le VIIIe siècle avant JC, que le diamant renforçait l’amour des époux tout en éloignant les discordes. Les Egyptiens de l’antiquité puis les grecs et les romains croyaient en l’existence d’une veine qui partait de l’annulaire et montait directement au cœur la « vena amoris », veine de l’amour. Et en 1477 l’Archiduc Maximilien d’Autriche offrit une bague de diamant à la Princesse Marie de Bourgogne pour ses biançailles. La somme de tout cela créera notre tradition de la bague de fiançailles en diamant. Donnant ainsi au diamant un symbole qu’il n’avait pas à l’origine.
Certains diamants seraient maudits comme le fameux Hope.Â
Autre légende, autre malédiction, celle du diamant noir le Black Orlov
Mais pour terminer ce tour de lĂ©gendes j’aimerai vous narrer la fabuleuse lĂ©gende de la VallĂ©e des diamants. Bien sĂ»r, des textes chinois ou arabes, des « Mille et Une Nuit » aux rĂ©cits de Marco Polo, les versions changent. Qu’importe au fond ! N’est-ce pas l’essence mĂŞme d’une lĂ©gende d’être merveilleuse et pour cela d’évoluer en incorporant les donnĂ©es sociĂ©tales qui lui garantisse de rester extraordinaire.Â
Je m’appelle Sindbad le Marin et avant de devenir le plus riche marchand de Bagdad j’ai voyagĂ© sur toutes les mers et vĂ©cu mille aventures… Un jour, notre bateau aborda sur une Ă®le merveilleuse. Nous y trouvâmes des fruits dĂ©licieux, des fleurs extraordinaires, des sources cristallines et des oiseaux multicolores qui chantaient Ă tue-tĂŞte. Cependant, pas un seul homme ne semblait vivre dans ce paradis. Je m’endormis et me retrouvais tout seul, abandonnĂ© Ă mon rĂ©veil. Je vis un dĂ´me blanc monumental : c’était un Ă©norme Ĺ“uf que couvait Le Grand Roc, l’énorme oiseau lĂ©gendaire. Je dĂ©fis mon turban et l’entortillai Ă une patte de l’oiseau et quand s’envola il m’emporta avec lui et je fus transportĂ© au fond d’une vallĂ©e encaissĂ©e qui scintillait de mille feux. Le sol Ă©tait jonchĂ© de diamants qui reflĂ©taient les lueurs de l’aube. Jamais je n’avais admirĂ© un tel trĂ©sor, mĂŞme dans les plus riches demeures de Bagdad ! et tout autour sifflaient d’innombrables serpents. Soudain, quelque chose tomba Ă cĂ´tĂ© de moi : un mouton ! C’étaient des chercheurs de diamants qui les jetaient du haut de la falaise pour que les diamants s’accrochent Ă la laine Ă©paisse des moutons que les aigles venaient ensuite chasser.Â
Enfin, je tenais mon unique chance de quitter cet endroit infernal ! D’abord, je remplis mes poches de diamants. Puis je choisis le plus gros mouton, et, après avoir dĂ©roulĂ© mon turban une nouvelle fois, je m’agrippai de toutes mes forces Ă l’animal. BientĂ´t un aigle aux ailes immenses saisit le mouton et m’emporta ainsi jusqu’à son nid.Â
Voilà , comment se termina cette incroyable aventure. Depuis, j’ai vendu tous mes diamants, à l’exception d’un seul, que je garde en souvenir de cette vallée dont nul ne revient, mais à laquelle, moi, Sindbad, je dois ma fortune !
Musique : Allan Deschamp, 0 le Sign
Powered by Ausha 🚀